Ouvrage publié aux éditions Atlantica - ISBN 2-35165-023-9
 
Le Livre
   
 
Extraits
   
 
Extrait
 


15 juillet 1099, Jérusalem enfin !

… Les combats se poursuivent dans la ville et, deux jours durant, les chrétiens tuent les occupants de la cité, femmes et enfants compris, impitoyablement. Réfugiés dans les mosquées, les ennemis de la foi sont délogés et massacrés, jusque dans le Temple de Salomon ruisselant de sang. Dans le quartier Nord, la juiverie, des israélites se sont réfugiés dans une synagogue : on bloque toutes les issues devant lesquelles on entasse du bois avant d'y mettre le feu. Ceux qui tentent de sortir sont abattus dans les ruelles adjacentes. On ne reconnaît plus les siens. Même les quelques chrétiens demeurés dans la ville ne sont pas épargnés par l'apocalypse. On pille l'or, l'argent, les maisons, les chevaux, les mosquées et les Temples regorgeant de richesses.


Gravure "La prise de Jéruslem", par Michel CARON d'après Cochin le Fils

Les seuls miraculés musulmans doivent leur vie à Raymond de Saint-Gilles. Le prince respecte sa promesse d'accompagner le gouverneur Egyptien Iftikhar et ses quelques fidèles à l'abri des massacres, dans la forteresse d'Ascalon « Les Franj respectèrent leur parole et les laissèrent partir de nuit vers le port d'Ascalon où ils s'établirent. La population de la Ville sainte fut passée au fil de l'épée, et les Franj massacrèrent les musulmans pendant une semaine… Ils détruisirent aussi les monuments des saints et le tombeau d'Abraham. Que la paix soit sur lui ! »

Puis les barons …se rendent au Saint sépulcre de Notre-Seigneur Jésus-Christ, prient et chantent les louanges divines, rendant grâces à Dieu d'avoir été jugés dignes !… Selon les musulmans, qui attribuent parfois aux croisés le surnom de cannibales, la prise de Jérusalem aurait fait soixante-dix mille victimes, juifs ou musulmans. On oblige les derniers survivants à porter sur leur dos, hors de la ville, les cadavres de leurs frères « faisant des monceaux aussi hauts que des maisons », avant de les massacrer eux-mêmes et les brûler tous, sur des terrains vagues. Puis, n'ayant toujours pas recouvré leurs esprits, poussant le fanatisme à son paroxysme, les Occidentaux expulsent de l'église du Saint sépulcre tous les prêtres des rites orientaux : grecs, géorgiens, arméniens, coptes et syriens, les traitants comme indignes d'adorer le même Dieu, refusant de le partager.

Juillet 1099. Tandis que les croisés rescapés prennent d’assaut Jérusalem que, dans leur folie meurtrière, ils mettent à sac, frère Gérard, déjà appelé « l’hospitalier », en plein cœur de la tourmente, des massacres et des incendies, poursuit inlassablement son œuvre de bienfaisance : soigner malades et blessés des deux camps, telle est la mission qu’il s’est imposée. Ainsi naît la première association d’aide humanitaire : l’Ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem .

 
 
© etoilecreation.com 2006-2009